La notion selon laquelle l’intelligence est inégalement répartie et qu’il faut donner aux enfants l’éducation qui va de pair avec leurs capacités, remonte à la Grèce antique (Platon, 427-348 av. J.-C.). Durant cette période, un point de vue élitiste a été privilégié.
Au Moyen Âge, la précocité était considérée comme un don de Dieu. Les enfants repérés comme « doués » étaient appelés puer senex, c’est-à-dire enfants vieillards, et étaient, le plus souvent, envoyés dans des monastères, où ils mettaient leurs aptitudes intellectuelles au service de la spiritualité. Au xve siècle, le sultan ottoman Mehmed le Conquérant (1432-1481) avait créé une école spéciale pour les enfants les plus remarquables.
En France, à la Renaissance, Montaigne (1533-1626) proposait « une pédagogie innovante pour les enfants qui ont le goût pour l’étude » et conseillait d’éduquer les enfants non selon les facultés de leur père mais selon les facultés de leur âme.
Plus tard, aux États-Unis d’Amérique, Thomas Jefferson (1743-1826) proposera de regrouper les « meilleurs génies » de l’État dans une école spéciale, tandis qu’à la même époque le vice-roi d’Égypte, Mehemet Ali (1769-1849), enverra l’élite de la jeunesse égyptienne étudier en Europe.
Les études scientifiques concernant l’intelligence et, plus particulièrement, les individus surdoués ont commencé au xixe siècle, avec Galton (1869).
En France, il faudra attendre le début du xxe siècle, pour que le ministère de l’Instruction publique demande des moyens pour résoudre les problèmes de pédagogie liés à l’instauration de la scolarité obligatoire, notamment pour les enfants ayant des difficultés. C’est ainsi que Binet et Simon mettront au point la première Échelle métrique de l’intelligence, en 1905, afin d’identifier les enfants ayant un retard mental (c’est-à-dire ayant des capacités intellectuelles significativement en dessous de la moyenne des enfants de leur âge). Parallèlement, cette échelle permettra à Binet d’attirer l’attention sur le cas d’enfants « trop intelligents », pour qui l’enseignement n’était pas mieux adapté.