« J’ai besoin de parler à des personnes qui vont nous comprendre au lieu de nous juger. » Cette phrase revient souvent lors de mes premiers contacts avec des familles en situation de parentalité atypique. Elle dit quelque chose de précis : des parents ont déjà essayé d’expliquer leur situation, mais ce qu’ils ont obtenu en retour, ce sont des interprétations rapides sur leur manière d’éduquer. Ils arrivent alors avec une conclusion simple et éprouvée : “Quand je parle, on juge avant de comprendre.”
Le jugement ne vise pas l’enfant. Il vise la parentalité. “Vous êtes trop laxistes.” “Il vous manipule.” “Vous ne posez pas de limites.” Ces remarques s’installent vite, surtout quand l’enfant HPI bouscule les habitudes : questions incessantes, réactions vives, besoin de cohérence, sensibilité élevée. Ce qui relève d’un fonctionnement différent est souvent assimilé à un manque éducatif.
Peu à peu, les parents internalisent ces représentations. Ils doutent de leurs choix, de leurs réactions, parfois de leur compétence. Ils hésitent à parler de leurs difficultés parce qu’ils savent que l’échange risque de devenir une évaluation d’eux-mêmes plutôt qu’une analyse du comportement de l’enfant. La culpabilité s’installe non pas parce que l’enfant va mal, mais parce que l’environnement dit : “c’est votre faute”.
Le coaching parental permet de clarifier la situation et de guider vers une parentalité atypique
L’accompagnement en parentalité atypique existe précisément pour sortir de ce brouillard. Il ne s’agit pas de valider tout ce que fait le parent, ni de distribuer des techniques. Il s’agit de remettre les éléments à leur juste place : le fonctionnement cognitif et émotionnel de l’enfant, les contraintes de l’environnement, la logique des comportements, les stratégies que le parent a déjà mises en œuvre. On ne construit rien sur un jugement. On construit sur une compréhension claire.
Un enfant HPI peut remettre en question l’autorité sans chercher à la défier. Il peut exploser à la maison parce qu’il tient toute la journée à l’école. Il peut refuser une tâche qu’il ne comprend pas, non par opposition, mais par besoin d’un cadre logique. Il peut paraître insolent alors qu’il réagit à une incohérence. Sans une lecture adaptée, ces comportements sont interprétés comme des erreurs parentales. Avec une lecture adaptée, ils deviennent compréhensibles et donc modulables.

Quand les parents disent : “Nous avons besoin d’être compris”, ils expriment un besoin fondamental : avoir accès à un espace où leur expérience est analysée, pas jugée. Un espace où l’on distingue ce qui relève du développement de l’enfant, ce qui relève de la relation, et ce qui relève de leur propre fatigue ou surcharge. Un espace où l’on peut réfléchir, ajuster, tester, réévaluer.
L’objectif n’est pas de rassurer artificiellement les parents. L’objectif est de leur fournir un cadre d’analyse fiable. Quand une famille comprend enfin ce qui se passe réellement — pourquoi l’enfant réagit ainsi, pourquoi les méthodes classiques échouent, quelles stratégies ont du sens — la charge mentale baisse immédiatement. Non pas parce que tout devient simple, mais parce que le flou disparaît.
Dans la parentalité atypique, vous n’avez pas besoin de justification. Vous avez besoin d’espace, de nuance, et d’un regard qui reconnaît la complexité de votre enfant et la vôtre.
Et si cet espace manque autour de vous, nous pouvons le construire ensemble.


