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Faux-self à l’école : ces enfants HPI qui passent inaperçus

Dans une salle de classe, certains enfants HPI attirent l’attention par leur vivacité, leur curiosité ou leur originalité.
Mais d’autres, tout aussi intelligents, passent complètement sous les radars.

Pas parce qu’ils vont bien.
Mais parce qu’ils ont appris, très tôt, à se cacher.

Ils rendent leurs devoirs.
Ils participent juste ce qu’il faut.
Ils ne dérangent pas.
Ils évitent de briller autant que de chuter.
Ils s’adaptent.

Et pourtant… ils ne sont pas eux-mêmes.

Ce profil est plus fréquent qu’on ne le croit.
Et il concerne très souvent des filles.

Le faux-self : un masque social (trop) bien ajusté

Ce phénomène a un nom : le faux-self.

Il s’agit d’un mécanisme d’adaptation inconscient, mis en place par l’enfant pour répondre aux attentes implicites de son environnement.
À l’école, ces attentes sont puissantes, même si elles ne sont jamais formulées explicitement.

L’enfant comprend qu’il vaut mieux :
➡️ Ne pas faire de vagues
➡️ Répondre correctement mais sans trop se démarquer
➡️ Rester dans les clous
➡️ Se fondre dans le groupe

Le message est clair : pour être accepté, il faut se modérer.
Alors l’enfant masque sa pensée fulgurante, sa sensibilité, ses passions.
Il adopte un comportement conforme. Et il devient peu à peu ce qu’on attend de lui.

Mais à force de jouer un rôle… il se coupe de lui-même.

Comment reconnaître un enfant HPI en faux-self ?

Ce n’est pas évident.
Justement parce qu’il fait tout pour ne pas être remarqué.

Voici quelques signaux qui peuvent alerter un enseignant :

  • Il réussit scolairement, mais sans montrer de réelle implication ou de plaisir.
  • Il évite de parler de ce qui le passionne vraiment.
  • Il semble « lisse », toujours modéré, peu expressif émotionnellement.
  • Il est discret dans la cour comme en classe, souvent effacé.
  • Il a du mal à faire des choix, même mineurs (ex : thème d’un exposé, activité libre).

Ces enfants ne font pas de bruit.
Ils ne posent pas de problème.
Mais cela ne veut pas dire qu’ils vont bien.

Ce ne sont pas des signes de calme ou de maturité.
Ce sont souvent les manifestations d’un effort d’adaptation permanent, au détriment de leur identité propre.

Le rôle des enseignants : créer un espace de confiance

Le but n’est pas de « débusquer » un faux-self ou de chercher à tout prix à faire parler un enfant réservé.
Mais de créer un environnement dans lequel il peut se révéler s’il le souhaite.

Voici quelques leviers concrets que les enseignants peuvent mobiliser :

Accueillir les différences sans jugement
Montrer que la sensibilité, l’originalité ou les raisonnements atypiques ont toute leur place en classe.

Valoriser l’originalité de pensée
Souligner non seulement la bonne réponse, mais aussi le cheminement intellectuel, la créativité, la curiosité.

Offrir des espaces d’expression non évalués
Donner des temps de parole ou d’écriture libres, sans enjeu scolaire, pour permettre à l’enfant de dire « je », sans filtre.

S’autoriser à sortir du cadre quand c’est pertinent
Créer du lien avec l’élève, même brièvement, autour de ce qui le touche, l’intéresse, l’émeut.

Un enfant HPI en faux-self apprend à répondre.

✨Mais un enfant HPI en confiance apprend à penser.

Et c’est ce que l’école peut lui offrir de plus précieux.


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