Un enfant peut être à la fois Haut Potentiel Intellectuel (HPI) et présenter un trouble (TDAH, dyslexie, TSA, etc.). Cette double exceptionnalité est encore trop souvent mal comprise et mal prise en charge. Là où l’on met l’accent sur les difficultés, il est fréquent d’oublier de nourrir le potentiel intellectuel de l’enfant. Pourtant, une approche qui valorise le HPI tout en gérant les troubles peut s’avérer bien plus efficace.
Pourquoi la double exceptionnalité est-elle difficile à repérer ?
Les enfants doublement exceptionnels présentent des caractéristiques contrastées qui rendent leur identification complexe. Ils peuvent :
- Exceller dans certains domaines tout en éprouvant de grandes difficultés dans d’autres.
- Faire preuve d’une curiosité et d’une créativité remarquables, tout en rencontrant des problèmes d’attention ou d’organisation.
- Avoir une pensée rapide et complexe, mais être en difficulté dans la gestion des émotions et des interactions sociales.
Leur intelligence peut masquer leurs difficultés, ou à l’inverse, leurs troubles peuvent masquer leur potentiel. Il en résulte souvent un diagnostic tardif ou incomplet, menant à un accompagnement inadéquat.
Le piège : une prise en charge unilatérale de la double exceptionnalité
Face à ces enfants, l’erreur la plus fréquente est de ne traiter que les difficultés : troubles de l’attention, de l’apprentissage, ou de la régulation émotionnelle. On met en place des stratégies pour compenser leurs faiblesses sans considérer leurs forces. Pourtant, des études montrent que stimuler leur HPI peut contribuer à atténuer les effets négatifs du trouble concomitant.
Pourquoi faut-il valoriser le HPI dans l’accompagnement ?
- Moins d’ennui, plus de motivation : Un enfant stimulé intellectuellement s’engage plus dans ses apprentissages, ce qui réduit les comportements d’évitement ou d’opposition souvent liés à l’ennui.
- Un meilleur équilibre : En mettant en avant ses forces, l’enfant peut développer des stratégies compensatoires naturelles qui facilitent la gestion de ses difficultés.
- Une meilleure estime de soi : Plutôt que d’être constamment confronté à ses lacunes, il apprend à exploiter ce qui fait sa singularité et ses compétences.

Quelles solutions pour un accompagnement adapté ?
Afin de mieux répondre aux besoins des enfants doublement exceptionnels, il est essentiel d’adopter une approche globale et personnalisée :
- Adapter les apprentissages : Offrir des contenus plus stimulants, qui répondent à leur soif de connaissance tout en tenant compte de leurs difficultés.
- Encourager le développement des forces : Plutôt que de focaliser l’attention sur leurs faiblesses, miser sur ce qui les passionne et leur permet de s’épanouir.
- Mettre en place un accompagnement intégré : Un suivi qui ne segmente pas HPI et troubles, mais prend en compte leur globalité.
La double exceptionnalité est une réalité encore trop souvent méconnue. En adaptant les pratiques d’accompagnement et en valorisant les forces des enfants concernés, on leur permet non seulement de mieux vivre avec leurs difficultés, mais aussi de déployer tout leur potentiel. L’objectif n’est pas de corriger un décalage, mais bien de permettre à chaque enfant d’être pleinement lui-même.
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